Cap sur la marinière, un vêtement inspiré de l'habit militaire marin qui aujourd'hui, est à la pointe de la mode. Magnifié par de nombreux créateurs, la marinière s'est imposée définitivement parmi les pièces incontournables de nos dressings. Pourtant, la rayure n'a pas toujours été une évidence. Venez découvrir le parcours unique de ce vêtement.
Renaissance de la rayure
Pendant des siècles, les étoffes rayées ont été considérées en Occident comme "une marque d'exclusion", symbole des prisonniers ou lépreux. Très mal vues, il faudra attendre qu’elles intègrent l’uniforme des marins pour se défaire de cette mauvaise réputation.
C’est donc en 1858 qu’un décret vient officialiser "le tricot rayé" comme l’habit des quartiers-maîtres et des matelots de la marine nationale. Celui-ci est d’abord utilisé comme sous-vêtement et descend jusqu’au début de la cuisse.
Son tissage est encadré et la largeur exacte des rayures en millimètre est précisée. De plus, le nombre de bandes blanches doit être au nombre de de vingt-et-une, ni plus, ni moins. Selon la légende, les rayures aideraient à retrouver plus facilement les marins tombés en mer et le nombre de rayures ferait référence aux victoires napoléoniennes.
Il est plus probable que l’utilisation des rayures permettent une économie de la teinture bleu indigo, encore assez coûteuse. Renommée populairement "marinière" due à sa nouvelle utilisation, ce nouveau vêtement officiel redore l’image de la rayure.
Marins Bretons.
Tendance en marinière
C’est Coco Chanel, grande habituée des stations balnéaires et inspirée par les marins locaux, qui lance pour la première fois une marinière "mode". Loin du tricot en jersey militaire, Gabrielle Chanel design une blouse col marin à rayures, beaucoup plus féminine. Ce style marin est d’abord présenté dans sa boutique à Deauville et devient vite un succès. Celle-ci se décline avec des matériaux nobles comme la soie et plaît à la gente féminine.
Marinière Chanel, 1930.
L’industrie du cinéma a elle aussi son importance dans la popularisation de la marinière. En effet, Brigitte Bardot hypnotise en marinière dans le film "Le Mépris" et Audrey Hepburn nous fait chavirer en portant une version rouge du vêtement dans le film "Voyage à deux".
Brigitte Bardot.
Les créateurs de mode de renom vont progressivement l'incorporer dans leurs défilés. Le pionnier en la matière est Yves Saint Laurent, qui en 1966 présente sa collection "Matelot", inspirée du tricot à rayures. Cette collection propose des robes ornées de sequins et de rayures. En 1978, lors de son premier défilé, Jean-Paul Gaultier l’intègre également, et la réintroduit plus tard dans sa collection "Boy Toy" en 1983. Véritable marque de fabrique, la marinière devient indissociable de l’essence Jean Paul Gaultier et habille même la flacon de son parfum "Le Mâle".
Parfum Jean-Paul Gaultier "Le Mâle".
Naissance d’un symbole rayé
Aujourd’hui, la marinière est considérée comme l’un des clichés français les plus connus au même titre que le béret et la baguette. Cette popularité poussera même l’équipementier sportif Nike à ajouter des rayures aux maillots de l’équipe de France de football en 2011. La France et la marinière est définitivement une histoire d’amour faite pour durer.
Illustration Marie Gib.
Côté mode, la marinière est devenue un emblème de la vie à la française mais pas seulement. Enfin débarrassée de sa connotation militaire et des conventions bourgeoises, elle s’impose dorénavant comme un vêtement porté au quotidien. La marinière a franchi les frontières et est devenu un vêtement considéré indémodable, indispensable dans une garde-robe, un « basique ».
Marinière PETITE AND SO WHAT.
Alexia est notre interprétation de la marinière, ses longueurs sont adaptées aux petites et ses jolis boutons dorés lui apportent élégance.